...ou comment affaiblir les populations.
C’est une organisation créée en 1963 par la FAO et l’OMS pour établir des normes internationales en matière alimentaire (soi-disant pour « protéger le consommateur », mais en surtout pour faciliter le commerce). Il y a des Comités pour presque tous les domaines liés à l’alimentation. Aujourd’hui, plus de 300 normes du codex sont déjà obligatoires, de fait. La plupart datent de ces dernières années (2006, 2007, 2008…).
Le problème est que l’industrie y est fort bien représentée, et que le Codex a tendance à faire la chasse aux vitamines, compléments alimentaires et autres thérapies naturelles basées sur une meilleure alimentation.
C’est d’ailleurs en décembre de cette année que doit être prise une législation très contraignante portant sur les compléments alimentaires. Or, les normes, minimales, du Codex, sont recommandées pour éviter de perdre dans un conflit à l’OMC, qui a reconnu lesdites normes. En effet : une réglementation plus contraignante sera assimilée à une barrière non tarifaire au commerce, un peu comme quand les Etats Unis portent plainte à l’OMC contre l’Europe qui refuse ses poulets aux hormones.
En revanche, les OGM, les pesticides, ou le sel et les mauvaises graisses ne posent pas de problème aux types du Codex. Et la définition qu’il donne des produits biologiques permet d’y ajouter des additifs dangereux comme le dioxyde de soufre qu’on met par exemple dans le vin « bio » ou le carraghénane, pour que l’industrie agro alimentaire puisse faire du bio sans changer son mode de production. Mais cette question mériterait un article à elle toute seule. Revenons aux compléments alimentaires.
En 2005, la commission du Codex a adopté le projet de directives en matière de compléments alimentaires à base de vitamines et sels minéraux, qui établissent des critères en ce qui concerne les teneurs maximales et minimales par portion journalière, le conditionnement et l’étiquetage de ces compléments quand ils sont alimentaires.
Immédiatement, ça embraye dans les autorités sanitaires nationales. Dès juillet 2009, on profite de la loi hôpital, Patients, Santé et Territoires (sic.) pour confier à l’Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) « la mise en œuvre du système de vigilance sur les nouveaux aliments, les compléments alimentaires, les aliments qui font l’objet d’une adjonction de substances à but nutritionnel ou physiologique ainsi que sur les produits destinés à une alimentation particulière ». Première phase : « identifier les effets indésirables liés à leur consommation », bien qu’il ne s’agisse absolument pas d’une priorité sanitaire, contrairement aux OGM ou aux graisses saturées.
Anthony Taylor, qui observe le Codex pour le compte de la national Health care Federation, explique ainsi qu’ « il est tout à fait clair que le Codex privilégie toujours les intérêts économiques, surtout ceux des industries pharmaceutiques, chimiques et génétiques, avant ceux de la santé humaine. Il ne fait donc aucun doute que Codex est bien un instrument des forces qui poussent pour la « globalisation »(…) En contrôlant, et en limitant, l’accès à des aliments et compléments alimentaires sains et sûrs, le Codex, en fin de compte, protège surtout les intérêts des grandes multinationales pharmaceutiques. Pour cette industrie, tout ce qui développe la bonne santé, aux dépens de la maladie, est une menace directe au développement des ventes de drogues chimiques synthétiques, brevetées. »
En 1979 le Codex publie le ‘Codex general guidelines on claims’, révisé en 1991, un document qui prétend que seuls les produits pharmaceutiques chimiques sont bons pour la santé. Et le texte interdit de dire que :



Dès lors, toute information qui ne va pas dans le sens du Codex est interdite. Le monopole de la vérité médicale appartient donc aux industriels.
Le 13 mars 2002, le parlement européen entérine une réglementation très contraignante au sujet des thérapies naturelles et des compléments alimentaires, malgré près de 400 millions de signatures pour défendre les thérapies alternatives. Ainsi, un pays ne peut autoriser des compléments alimentaires non avalisés par le Codex, mais il a le droit des les interdire complètement. Des quantités maximales et minimales de vitamines etc. sont établies.
Dès juillet 2005, il est question d‘appliquer toute une série de normes du Codex, par exemple :




Un exemple de non sens : l’irradiation des aliments
En 1999, l’OMS a déclaré que l’ensemble des aliments pouvait être irradié sans limite d’émission car « n’y a aucune conséquence nocive pour la santé ».
L’irradiation au cobalt émet des rayons gamma radioactifs et peut détruire les cellules en 24 heures avec une forte irradiation (10.000 radons). A des doses moins importantes, cela freine ou arrête la division cellulaire. Au passage, on sait que cela élimine une partie des substances contenues dans le produit irradié, comme les vitamines ou les oligo éléments.
Ainsi, des algues soumises à cette irradiation ont moins de chlorophylle a/L que les plantes non irradiées, mais plus de chlorophylle a dans chaque cellule que les algues non irradiées.
L’irradiation permet de retarder le mûrissement des fruits et légumes, peut tuer les bactéries responsables du pourrissement ou les insectes. En France, les herbes aromatiques surgelées sont ionisées, ainsi que l’ail, les oignons, les échalotes, qui normalement sont des aliments très nutritifs, mais aussi les germes de céréales pour produits laitiers, la farine de riz, la volaille, les cuisses de grenouille congelées, les crevettes congelées, le blanc d’œuf…
L’irradiation détruit par exemple 80% de la vitamine A présente dans les œufs et 48% du bêta carotène présent dans le jus d’orange.
En outre, l’irradiation qui détruit des éléments, en crée d’autres, dont certains sont cancérigènes comme les cyclobutanones qui apparaissent dans les aliments uniquement avec l’irradiation d‘acides gras et sont responsables de dommages génétiques chez les rats, le benzène, le xylène ou le toluène, responsables de l’apparition de cancers… Mais bien sûr, aucun risque pour la santé !
Et puis, l’irradiation fait muter génétiquement les aliments : au bout d‘une heure de rayons gamma, toute la structure moléculaire de l’aliment est cassée, l’ADN est détruit et il n’y a plus rien de vivant à l’intérieur, sans que l’aliment en question ait changé de forme à l’extérieur.
Il y a donc une autorisation pour irradier un certain nombre d’aliments, mais en 2002 un rapport européen montrait que 2,7% des 5.000 échantillons alimentaires testés dans différents pays européens étaient irradiés et non étiquetés comme aliments irradiés. 29% des compléments alimentaires censés améliorer la santé étaient irradiés !
Des pays comme le Brésil, la Thaïlande ou l’Afrique du Sud ont l’habitude d’irradier les fruits et légumes exportés. La Chine a 50 centres d’irradiation pour l’alimentation, contre 7 en 2003, et en Europe, plus de 15.000 tonnes d’aliments ont été irradiées. Evidemment, les contrôles sont quasi inexistants, puisque d’après les scientifiques autorisés, il n’y a aucun risque. En France, on ainsi eu droit à 216 contrôles pour 3.000 tonnes de produits alimentaires irradiés alors qu’en Allemagne, il y a eu plus de 4.000 contrôles pour 340 tonnes.
Dès les années 50, on avait montré que des animaux qui consomment des aliments irradiés souffrent de nombreux problèmes sanitaires, que certains en mouraient prématurément, que d’autres avaient des anomalies génétiques, d’autres faisaient des fausses couches, avaient des problèmes de reproduction, du système immunitaire, des hémorragies internes mortelles, des tumeurs, des problèmes de croissance et des carences nutritionnelles.
En novembre 2008, une boîte d’aliments pour chats a du retirer toute une gamme de produits qui avaient été irradiés à fortes doses car un groupement de vétérinaires australiens avait remarqué des troubles neurologiques chez les chats qui en avaient mangé.
Et pour preuve que les anti-oxydants sont bénéfiques, voici un article sur une trouvaille récente en la matière : « Les chercheurs de l’Unité de Recherche sur les Herbivores de l’Inra et la société Phytosynthèse ont mis au point un mélange antioxydant de vitamine E et de différentes plantes capable de protéger de l’oxydation les acides gras essentiels de type oméga 3, de la viande chez les bovins en production. Ce mélange valorisé par un brevet (EP 1902631), lutte efficacement contre les radicaux libres générés par le stress des animaux et permet d’obtenir des viandes d’une plus grande valeur nutritionnelle ».
Question à dix mille : à qui l’OMS a t-elle confié la mission d’évaluer la dangerosité des aliments irradiés ? A l’AIEA, l’Agence Internationale de l’Energie Atomique, qui a pour but de promouvoir le nucléaire.
Pourtant, l’OMS, la FAO, le Codex, la Commission européenne en font une panacée en se réfugiant derrière l’argument de la santé publique !
La chasse au millepertuis, concurrent du Prozac
Le cas du millepertuis, une plante utilisée depuis des siècles pour ses effets sur l’humeur et qui pousse partout, est également révélateur de cette tendance à empêcher les remèdes naturels de trouver leur place.
Le millepertuis, donc, s’utilise à l’état naturel pour régler les troubles de l’humeur (les dépressions « légères et moyennes » du moins, mais aussi l’asthme, les bronchites, les sciatiques…), et a l’avantage de ne pas entraîner d’effets secondaires, ce qui n’est absolument pas le cas des traitements chimiques. Mais surtout, il est au moins aussi efficace sur le long terme que les médocs.
On sait en revanche que les « médicaments » contre la dépression ont une fâcheuse tendance à rendre suicidaires certains patients.
Dans un pays où un tiers des gens sont sous médocs pour une dépression ou quelque chose qui s’en approche, l’idée d’utiliser des plantes efficaces et sans effets secondaires devrait faire son chemin. Mais, non.
Le problème du millepertuis ? Certaines autorités sanitaires considèrent qu’il peut interagir avec des médicaments, et qu’il est, par conséquent, dangereux.
L’Allemagne l’a ainsi classé dans les anti dépresseurs, et le millepertuis ne s’obtient plus que par ordonnance. Et en France, la DGCCRF (directions générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) a décidé de l’interdire en 2000 car il réduisait l’efficacité de certains médocs comme le Prozac, selon l’Afssaps (Agence française de Sécurité sanitaire des Produits de Santé). Des agents de contrôle ont même fait le tour des pharmacies pour être sûrs qu’aucune boîte de millepertuis n’était vendue, ce qui a occasionné quelques saisies de la vilaine plante un peu partout en France.
En 2001, une seule société, Arkopharma, commercialise 80% du millepertuis vendu en France, car l’autorisation de fabriquer des produits à base de millepertuis n’est octroyée qu’au compte goutte par l’Afssaps.
Pendant ce temps-là, les cultivateurs bio et autres qui en cultivent se voient saisis et poursuivis puisqu’il est interdit de consommer et de produire cette plante (à cause des interactions avec les médocs). D’autres plantes séchées vendues en sachet sont interdites, comme le buis, le bleuet, la prêle, le souci, connaissent le même sort…
En 2002, il revient… avec le statut de médicament. On en peut donc plus s’en procurer normalement (dans les herboristeries par exemple), et la production est contrôlée.
Depuis 2000 environ, le millepertuis est la cible de nombreux articles qui pointent sa dangerosité. The Lancet l’a fait, mais le Quotidien du Médecin, en France, l’a fait aussi presque en même temps.
Plus récemment, en 2005, l’Afssaps a décidé de retirer de la vente et d’interdire la fabrication de tout un tas de produits utilisés en phytothérapie, qui sont en France considérés comme des médicaments « par fonction ». C’est-à-dire que sans être des médicaments, on les utilise pour se soigner et donc ce sont des médicaments, réglementés et contrôlés comme tels. Enfin, beaucoup plus que les vrais médicaments pour lesquels les effets secondaires ne sont pas vraiment un frein. Parmi ces produits, le millepertuis, mais aussi l’aloe vera, l’ephedra, le gui, la rhubarbe…
Au Québec aussi, le millepertuis est en passe de devenir un monopole des pharmacies et des médecins. L’Ordre des pharmaciens veut en effet le retirer de la vente libre et le classer comme médicament en raison des interactions avec les médicaments. Exactement le débat qu’on a eu en France quelques années plus tôt.
Enfin, le millepertuis comme les autres plantes d’ailleurs, n’est pas brevetable et ne rapporterait donc pas grand-chose à l’industrie, qui préfère les mélanges chimiques bien plus rentables. Les labos ont peur de tous ces remèdes naturels, qui en plus sont préventifs. Pfizer, qui vend un médoc proche du prozac, le Zoloft, a par exemple racheté en 2000 une boîte qui vendait du millepertuis, Warner Lambert, pour… faire cesser la production.
Finalement, même l’OMS a reconnu l’efficacité du millepertuis, au moins pour les dépressions « légères et moyennes ». On les trouve en pharmacie (Mildac de Merck et Procalmil d’Arkopharma) pour les dépressions, mais bien sûr on recommande d’éviter d’en prendre avec des médocs comme le Prozac.
Il reste donc une grande part d’hypocrisie au sujet du millepertuis, que les laboratoires essaient de cantonner à une utilisation minimale. On a par exemple pensé l’utiliser contre l’hyperactivité des enfants, mais comme des études ayant réalisé des tests qui n’ont duré que huit semaines alors que le millepertuis met 4 à 8 semaines pour agir, on n’a évidemment pas démontré qu’il était plus efficace que des médocs.
Aujourd’hui, le millepertuis est considéré en France comme un complément alimentaire et est soumis aux règles de plus en plus restrictives sur les compléments alimentaires. On ne le trouve qu’en pharmacie, produit par des labos. Du coup, certains amateurs de tisane au millepertuis se demandent pourquoi la plante ne fait plus d’effet ou presque.
On s’en rend vite compte : les mesures sanitaires prises un peu partout ne vont pas dans le sens de la santé des consommateurs mais dans celui de l’industrie pharmaceutique et agroalimentaire qui ont un poids énorme dans les décisions prises en la matière.
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