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dimanche 4 décembre 2011

Frères humains



Frères humains, l’élite intellectuelle de nos sociétés développées, trouve parfaitement normal de s’inquiéter de la surpopulation mondiale, mais elle oublie que la vraie surpopulation c’est celle du bétail.

Il n’est point question ici de prôner une quelconque suprématie végétarienne, mais en fait de faire prendre conscience du véritable impact dévastateur de l’industrie de l’élevage.

Avec 1,4 milliard de vaches, notre planète croule en effet littéralement sous le bétail. Le poids cumulé de tous ces ruminants est supérieur à celui de toute la population humaine.
C’est de pire en pire ; la production de viande a été multiplié par 5 depuis les années 50 pour passer à plus de 260 millions de tonnes et devrait encore doubler sur les 20 prochaines années. De quoi affoler les experts en alimentation qui se demandent comment la terre pourra nourrir les 3 milliards d’humains supplémentaires d’ici là !

La concurrence entre les animaux d’élevage et les hommes s’annonce très rude car 80% de l’alimentation animale proviennent de cultures qui conviendraient également à la consommation humaine.

A l’ère de l’élevage industriel les bêtes accaparent à elles toutes seules 60% de la production mondiale de céréales soit près de 670 millions de tonnes. Un volume qui suffirait à nourrir les 850 millions, voire le milliard d’êtres humains qui souffrent de malnutrition.

En fait d’un point de vue malthusien la viande n’est pas rentable…

Pour comparer le rendement de diverses spécialités agricoles les agronomes calculent un taux de conversion alimentaire qui correspond au rapport entre le nombre de protéine consommées et produites. Pour obtenir 1 calorie de poulet il faut 4 calorie de nourriture végétale, idem pour le porc, pour le lait on grimpe à 8 et pour le bœuf à 17 voire bien plus.
En comparaison la pomme de terre est bien moins gourmande, son taux de conversion n’étant que de 0,46 et encore, on ne compte pas les besoins en eau, pour produire 100 grammes de bœuf il faut 25 milles litres d’eau.
Glouton, notre cheptel est aussi expansionniste, au total l’élevage et la production des aliments pour le bétail squat 78% des terres agricoles mondiales soit 30% de toute la surface du globe 3 fois plus qu’en 1960.
Sur un hectare de terrain un agriculteur peut nourrir une trentaine de personnes s’il le consacre à la culture de légumes et de fruits, s’il produit de la viande le ratio passe à 5 personnes et à beaucoup beaucoup moins s’il ne s’agit que de viande rouge dit Bruno Parmentier auteur de nourrir l’humanité et directeur supérieur de l’école d’agriculture d’Anger.

Le plus insensé c’est que toute cette barbaque est destinée à 1% de la population de la planète, l’infime petite minorité des riches de ce monde.

Notre consommation de viande est passée de 30kg par personne et par an à plus de 100 kg aujourd’hui, c’est 3 fois plus que la quantité préconisée par les organismes de santé.
Non seulement notre régime carnivore affame la planète mais il nous tue aussi par la recrudescence des maladies de bien nourris… accidents cardio-vasculaires, diabète, obésité.
Et pour ne rien arranger il contribue au réchauffement climatique. Selon un rapport publié en 2006 par le FAO (Food and Agriculture Organization), l’élevage est responsable de 18% des émissions des gaz à effet de serre soit plus que le secteur des transports.
Avec leurs flatulences chargées de méthane, leurs tonnes de fumier gorgées de gaz hilarants le fameux NO2 également des plus nocif, sans compter les émissions d’ammoniaque synonyme de pluies acides et leurs déjections qui polluent les nappes phréatiques nos charmants bovins sont des périls vert à 4 pattes.

L’extension de leurs pâturages fait des ravages, en Amérique centrale, 20% des zones sylvestres ont été ratiboisées et c’est encore pire au Brésil ou 38% de l’Amazonie ont été sacrifiées pour les bovins… déforestation qui s’accélère avec les immenses plantations de soja destinées à nourrir les vaches.

Pour conclure, chacun doit se sentir libre de manger ce qui lui convient et les changements doivent se faire avec la conscience, il s'agit d'amour et de bon sens, se nourrir sans faire souffrir est un choix que l'on peut faire sans se sentir frustré, les mauvaises habitudes alimentaires sont néfastes.
Ne pas se sentir coupable, mais responsable et avoir le courage et suffisamment d'amour pour changer, à son rythme, à sa façon et en ressentant la joie réelle et le plaisir de manger une nourriture qui fait du bien, à vous et aux autres. Une alimentation qui respecte la vie de la terre et de tous les êtres.

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